Répondre à une problématique de la construction dans tout le Grand Ouest

L'histoire d'Articonnex commence il y a dix ans. Après le rachat d'une menuiserie, Jean-Clair Le Floc’h, co-fondateur, constate des problématiques liées à la gestion des surplus de matériaux : gestion des excès de stocks, mise à la benne d’un très grand nombre de matériaux comprenant de petits défauts, etc. Etant administrateur à la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment 44 (CAPEB) et vice-président d'une coopérative, il s'aperçoit que ces dysfonctionnements sont partagés par tous.

Ce constat, il le partagera par la suite à Emmanuel et Raphaël Morel, qui cofonderont tous les trois Articonnex, une société qui souhaite remettre dans un circuit de vente des surplus de chantier et matériaux avec petits défauts et ainsi leur offrir une seconde vie. Depuis sa conception, le projet a pris de l'ampleur et continue de croître. La société met en avant son modèle anti-gaspillage, qui répond de plus en plus aux attentes des consommateurs et des professionnels.

En mars 2021, Articonnex a inauguré son premier entrepôt-magasin à Orvault (Nantes-Ouest), où une grande variété de produits est rassemblée sur un même site, libérant ainsi de l'espace de stockage pour les professionnels du bâtiment. Cette même année, leur entrepôt-magasin a vendu 350 tonnes de matériaux à bas coût. Articonnex estime que ce sont 150 tonnes qui auraient été jetées si la société ne les avait pas récupérées pour les remettre en circuit.

En février 2022, Articonnex a inauguré son deuxième site à Sainte-Luce-sur-Loire (Nantes-Est), offrant un espace de vente plus grand pour répondre à la demande croissante de leur communauté pour des produits tels que bardages, sanitaires et terrasses. On trouve également dans les entrepôts d’Articonnex de la quincaillerie ou des tubes de colle dont la date d’usage est dépassée, par exemple. En septembre 2022, la société a ouvert son troisième entrepôt-magasin à Ploeren, à l'ouest de Vannes, pour satisfaire les besoins de leur clientèle dans le Morbihan.

En 2022, Articonnex a vendu près de 1 500 tonnes de matériaux dans ses entrepôts-magasins, dont 450 tonnes détournées de la benne. Désormais, la startup compte quinze salariés.

Une solution alternative à la benne

En plus des entrepôts-magasins physiques, la startup a mis en place un site-commerce qui permet de visualiser les produits ainsi que le niveau de stocks en temps réel et de les réserver gratuitement pendant 48h. 

La plateforme propose également une fonctionnalité de recherche de matériaux, permettant aux acheteurs d’en trouver rapidement en fonction de leurs besoins spécifiques et de leur localisation. Les matériaux vendus sur la plateforme sont vérifiés par l'équipe d'Articonnex pour s'assurer de leur qualité. Ces derniers proviennent de trois sources de récupération : les matériaux « déclassés » générés dans les processus industriels des fabricants, les « stocks dormants » des acteurs du bâtiment, et ceux ayant déjà eu une première utilisation. 

2 autres entrepôts-magasins fin 2022

Pour répondre à la demande croissante, un quatrième et cinquième entrepot-magasin ouvriront à Rennes (bail signé) et à Angers (en cours) en fin d’année 2022. Une dizaine d’emplois supplémentaire va être créée.

En parallèle, l'équipe d'associés d'Articonnex crée une usine de reconditionnement de bois (charpentes, bardages…) et de requalification de matériaux issus de chantiers de déconstruction, dans la commune de Grandchamps-des-Fontaines (Loire-Atlantique). Elle est déjà mise en service réceptionnera les machines nécessaires au 3ème trimestre. Le site bénéficiera d'un investissement de 2,5 millions d'euros sur 4 ans, grâce au Contrat à Impact Economie Circulaire de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l’énergie), dont Articonnex a été un des huit lauréats nationaux.

Depuis son lancement en 2018, Articonnex, aujourd’hui rentable, a permis de sauver plus de 1 000 tonnes de matériaux de la décharge. La startup ambitionne à présent de développer son activité dans d'autres régions françaises et d’accompagner les grands acteurs de la construction vers l’intégration de matériaux de réemploi qualitatifs, avec l'objectif de réduire encore plus le gaspillage des matériaux de construction et de favoriser une économie circulaire plus durable. Une solution très appréciée des professionnels et particuliers face à la hausse des prix des matières premières. Il s’agit ainsi d’accentuer la part de réemploi issus de déconstruction, en suivant des cahiers des charges précis. Sur ce point, l’objectif est de pouvoir massifier la revente auprès des constructeurs et promoteurs motivés par le sujet. Cela passe par une accumulation de connaissances techniques et des partenariats opérationnels avec des laboratoires ou des industriels.